mercredi 27 mars 2013

Bisexualité féminine et libertinage: et moi là-dedans??


J'ai toujours fantasmé sur les femmes, j'ai maintes fois fait l'amour avec elles, et je n'en ai aimé qu'une...
C'était avant que je devienne une libertine.
 Si j'ai eu envie d'aller en club la première fois, c'était justement pour retrouver des sensations au contact du corps doux et voluptueux d'une femme.
Mais là.... Patatras! Mon joli fantasme s'est vite écroulé..

Il faut dire qu'avant ma vie de libertine, les femmes avec qui j'avais fait l'amour (et j'insiste sur faire l'amour) étaient toutes lesbiennes.Des vraies de vraies. Pas des "butches" ("camionneuses" ou encore "enseignes lumineuses" dans le jargon lesbien, je les aime bien, mais mes goûts amoureux ne vont pas vers elles) mais de très jolies et féminines créatures, douces et sensuelles pour la plupart, sans parler de ma compagne à l'époque, qui était franchement "canonissime"...
Et les vraies lesbiennes, tout comme les vraies bissexuelles, et bien elles aiment le corps d'une femme et le désirent, et en aucun cas ne font l'amour pour exciter la gent masculine ou leur mari.
Je crois que là, tout est dit, et je parle pour moi.

Avec les lesbiennes que j'ai rencontrées, tout était naturel, et surtout, voluptueux.
Ma première expérience libertine avec une femme eût lieu en club, et je peine encore à m'en souvenir...
La seconde eût lieu chez moi. Mon compagnon et moi, via un site de rencontres libertines, avions convié un couple "dont femme bi" à dîner et à batifoler ensuite.
Je vous épargne les détails, mais j'ai compris ce que signifiait l'expression "étoile de mer"! D'ailleurs c'est le petit quolibet que nous lui avons donné par la suite.
Une étoile de mer, ça a les bras et les cuisses ouverts, et ça remue pas ou très peu, ça gémit un peu dans le meilleur des cas, et surtout, ça cherche son compagnon du regard.
 Et moi là-dedans???
 Oui le creux de son ventre avait bon goût, oui elle était belle et très désirable, mais au bout de quelques minutes, cela ne suffit plus! Comme je comprends mieux les pannes de certains messieurs lorsqu'ils ont affaire à ce type de personne!

Par la suite, échaudée, j'ai recherché parmi les fiches couple du site les "couple dont femme bi active"...
 Je n'ai pas du tomber sur les bonnes, car bien qu'actives (parfois même brusques) c'est toujours le désir d'exciter leur compagnon qui était le véritable leitmotiv, et les caresses entre femmes duraient de 3 à 10 minutes, car la dame avait très vite besoin du monsieur ou des messieurs, et/ou l'inverse.
Et moi là-dedans??

Par la suite, j'ai renoncé à mes envies, et cessé mes recherches, car mes ébats avec les messieurs étaient nettement plus pourvoyeurs de plaisir.
J'ai bien fait une ou deux jolies rencontres, mais qui ne m'ont pas vraiment laissé un goût de "reviens-y".

D'ailleurs, ce n'est pas parce-qu'on est bi ou lesbienne qu'on a envie de toutes les femmes, très loin de là! Là encore, c'est faux de croire que sous prétexte qu'une femme souhaite tenter les plaisirs saphiques, toutes les bis et lesbiennes vont accourir à ses pieds! Messieurs, est-ce que toutes les femmes vous plaisent? Mesdames, coucheriez-vous avec le premier venu sous prétexte qu'il a envie d'essayer avec vous?

En tant que bissexuelle (personne pouvant aimer et/ou désirer indifféremment un homme et/ou une femme), j'ai du revoir ma copie en entrant dans le milieu libertin.

Et puis il y a ce vocabulaire à décrypter:
- Femme bi curieuse :madame n'est pas bi pour un rond, mais veut faire plaisir à monsieur, lequel fantasme de voir sa femme avec une autre.
- Femme bi active: l'inverse d'une étoile de mer, et peut-être un vivier de vraies bi (que je n'ai jamais encore rencontrées dans le milieu libertin, ou alors elles ne me plaisaient pas, tout simplement, ou l'inverse)
- "Ma femme est très très bi": qu'est-ce que cela veut dire?? Ce n'est même pas français! Par définition, si on est bi, on est entre les deux, c'est comme si je disais: l'eau est très très tiède! Ou encore: Mon patron a été très très neutre!

Et moi là-dedans??
 Moi, je suis bissexuelle, je peux aimer et/ou désirer indifféremment un homme ou une femme, et lorsque je fais l'amour avec l'un ou avec l'autre, je suis ENTIERE, je suis présente à ce que je fais, à ce que je ressens.

Bref, selon moi, on est bi, ou on ne l'est pas. On est hétéro ou on ne l'est pas, on est homo, ou on ne l'est pas... Et la liste est longue (mais on ne naît pas femme, on le devient! merci Madame Simone, c'est si juste!)



7 commentaires:

  1. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec votre vision très tranchée de la bisexualité. Il existe différentes méthodes pour « mesurer » sa bisexualité, l'une, extrêmement simple, allant de « totalement hétéro » à « totalement homo », avec au centre ceux qui peuvent indifféremment aimer un homme ou une femme.
    Moi, par exemple, je me sens « bi léger » (j'ai passé l'étape de la curiosité ;-) c'est à dire que j'ai plaisir à incorporer un homme comme partenaire dans ma sexualité mais je ne me sens pas capable de tomber amoureux d'un homme, par exemple. Et après avoir essayé quelques expériences uniquement avec des hommes, j'en suis arrivé à la conclusion que pour moi, l'homme était un complément intéressant à une femme, mais pas un plat principal ;)
    Ce qui ne veut pas dire que je suis bi juste pour exciter ma partenaire (même si elles sont assez nombreuses à y être sensibles ^^).

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  2. En voilà un commentaire qui tombe à pic! Je déplore justement le voile bien opaque qui masque cet aspect-là du libertinage: la bissexualité masculine.
    Je rêve de regarder un couple d'hommes faire l'amour, les filles ça finit par lasser mon imagination.
    Si j'étais aussi tranchée que le sont certains de mes amis homos, je vous dirais: vous êtes un homo refoulé! C'est très stupide, je l'avoue... Vous dites être passé de l'étape "bi curieux (j'y vais sur la pointe des pieds car je ne sais pas ce qui m'attend) à "bi léger"... Admettons. Vous y êtes allé visiblement de votre plein gré. Je peux vous affirmer que beaucoup de mes partenaires vraiment hétéros n'y auraient pas même songé! Car l'idée même de toucher un homme ou d'en être touché, les laisse de marbre, ou pire...
    Ce n'est visiblement pas votre cas (et tant mieux, j'adore) .
    Par ailleurs, vous dites ne pas vous sentir "capable" de tomber amoureux d'un homme (se sentir capable nécessite un effort, ce qui n'est pas le cas lorsqu'Eros nous transperce le coeur de sa flèche). C
    Certes vous n'êtes pas moi, mais je pensais exactement comme vous lorsque j'ai rencontré mon ex-compagne, alors que je fantasmais uniquement de brûlantes étreintes avec une femme. Sauf que l'étreinte a duré 7 ans, et qu'auparavant je n'étais jamais tombée amoureuse que d'hommes (et j'en avais déjà pas mal à mon actif ;-) ). "Tomber" amoureuse.... Oui pour être tombée, je suis tombée de bien haut car d'étreinte follement érotique nous sommes passées à amour passion immédiat. C'était ELLE, et pas LES femmes, que mon coeur avait choisi.
    Ca ne m'est jamais arrivé depuis, malgré le nombre important de femmes avec qui j'ai couché. Peut-être n'avez pas rencontré cet autre-là? Car l'amour, c'est banal, ne se commande pas.
    Je vous provoque un peu, et j'essaie de vous dire que selon moi, on n'est pas REELLEMENT (et sans feinte) attiré par les jeux amoureux avec les personnes du même sexe par hasard.
    De plus, vous y prenez du plaisir, VOUS! Pas comme ces fausses bi! (Désolée j'ai contenu ma colère et ma frustration trop longtemps et ça tombe sur vous, mon pauvre CUI! :-D )
    Bref, je suis sûre que vous êtes de ces êtres qui ne disent jamais jamais, curieux que vous devez être de la vie.
    Alors puisque j'ai souvent un avis tranché, en v'là un autre tiens!! Je pense que vous pourriez tomber en amour pour un homme. Et toc! C'est qui qu'a toujours raison????
    Merci de votre assiduité, elle m'encourage à poursuivre. Mais vous le savez...

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  3. Effectivement, il ne faut jamais dire « fontaine je ne boirais pas de ton eau ». Disons en tout cas que j'ai beaucoup de mal à me projeter en imagination dans une relation amoureuse avec un homme.
    En revanche, j'ai commencé à intégrer des hommes dans mes fantasmes avant même d'avoir commencer ma vie sexuelle (ou disons plutôt : avant que je commence à avoir des partenaires) et je ne me suis jamais senti gêné par cette part "homosexuelle" de mes désirs. À tel point que j'ai saisi l'occasion (peu banale) de me faire dépuceler ... par un couple !

    Je ne suis pas tellement étonné de lire les propos que vous prêtez d'emblée à certains de vos amis homos (j'en ai du même tonneau) qui finalement n'aiment pas tellement les bi, et sont finalement aussi obtus que les purs hétéros.

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  4. Cher Comme Une Image, le besoin de classer dans des catégories est naturel et humain, hétéro ou pas, et j'apprécie la démarche inverse que vous semblez avoir, qui consiste à "casser" ce penchant naturel.
    Les questions que je m'éforce toujours de me poser, lorsque le sujet s'y prête sont: "Et si... Et alors? Et après? " afin de pousser plus loin les choses,et surtout ne pas avoir trop de certitudes (les certitudes sont les ennemies de l'esprit libre)
    Cela me fait penser à préciser que mon post sur la bissexualité est une sorte de billet d'humeur tout à fait personnel, relatif à mon vécu, mais qu'il me faut accepter qu'il existe aussi d'autres formes de bissexualité, en l'occurrence dans le milieu libertin... Mes réactions à vif sont souvent tranchées, certes, mais indispensables afin de réenvisager mes convictions différemment .
    La bissexualité telle qu'elle est vécue chez les libertins ne pose pas toujours question: elle fait partie d'un tout, c'est un jeu de plaisir comme un autre,( oui et alors? ;-) ) et c'est cela que j'ai eu peine à accepter, avec mon identité bi profonde...Vous voyez que je progresse!! Merci à vous pour ce témoignage sans fausse pudeur.

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  5. Intéressant échange que vous avez là et je me permets de m'y immiscer (entre un homme et une femme.. amusant aussi non ? ^^)

    Ma petite pierre à votre édifice commun...
    Je n'ai aucun problème avec les hétéro, j'en suis un
    Je n'ai aucun problème avec les homo, j'en ais divers ami, j'ai eu l'honneur et le "malheur" de sauver la vie de l'un d'entre eux..
    Le masculin a t il ou fait il parti de mes fantasmes..pas du tout
    Puis je comprendre que certains aient ce plaisir ? (biensur, il faut de tout pour faire un monde ;) ).

    Et avec tout cela...je sais qu'il me serait possible de tomber amoureux d'un homme. Attention, je ne parle pas d'aspect sexuel mais peut être plus spirituel et platonique.
    D'essence martiale, je sais qu'historiquement l'amour entre guerrier est une évidence. On parle souvent de frère d'armes parfois aussi pour cacher une certaine homosexualité ou une bisexualité, voir un amour sexuellement non consommé. On retrouve cet aspect chez certains grecs comme les fameux 300, les immortels perses, certains samourais (qui ne se posaient pas tant de question en fait).

    Pour ma part, je pense que le partage de l'existence ou d'évènements difficiles communs mettant en jeu la survie de l'être peuvent donner lieu à l'amour parce que l'autre est tout. Tout ce qui nous tient en vie quand le monde nous parait si sombre. Il est comme le drapeau, le repli à notre culture, à notre jeunesse et souvent à notre avenir. Que cet amour platonique ou non soit féminine ou masculine, je pense que le processus peut se révéler commun.

    (Mais pour l'heure, je chérie mon épouse qui m'a fait découvrir ce blog ;) )

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  6. Cher Heimdall, merci pour ce témoignage.
    Je pense toutefois qu'il ne faut pas confondre bissexualité et amour du prochain tout court...
    Qu'il y ait existé dans l'histoire des amours homosexuelles et/ou bissexuelles est une évidence, notamment, comme vous le soulignez, au sein de certaines organisations 100% masculines ou féminines comme les monastères, les guerriers, et d'autres confréries... C'était aussi peut-être à l'époque, le seul moyen pour certain(es) de vivre aux côtés du sexe (ou de la même personne du même sexe) qu'ils-elles, aimaient, en renonçant parfois aux rapports sexuels, voire en s'interdisant le désir sexuel, sous peine d'être bannis.La perspective de l'exclusion chez l'humain est très anxiogène: la vie en groupe est profondément inscrite en nous, comme chez tous les êtres vivants.
    Je peux moi aussi, aimer très fort une personne du même sexe que moi (c'est d'ailleurs le cas avec mes amies) mais je distingue très nettement cet amour-là de celui où la nécessité de proximité physique est quasi impérieuse...
    Ensuite

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